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30 septembre 2010

Aperçu d'un article sur l'orpaillage à Hiré

Hiré ou le rendez-vous inespéré avec l'orpaillage

 

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Dans cette étude, portant sur les modes d’occupation des ressources foncières dans les exploitations agricoles et aurifères, nous avons voulu porter une réflexion comparative dans une perspective de développement sur les modes d’accès à la terre dans les économies agricole et aurifère et surtout faire ressortir toutes les dimensions socio-anthropologiques relatives à l’ampleur que prend le phénomène d’orpaillage clandestin dans la Commune de Hiré.

Il s’agissait, plus précisément pour nous d’identifier à travers une telle investigation, les différents modes d’accès à la terre pratiqués dans les deux types d’économies concernées ; également de comprendre les facteurs déterminants l’insertion des populations dans cette activité et d’évaluer enfin l’impact de cette activité clandestine en étroite relation avec le secteur agricole aux plans politique, économique, social, culturel et environnemental.

 Pour atteindre de tels objectifs, nous avons opté pour une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires :

La première est relative aux arrangements institutionnels pratiqués dans l’activité d’orpaillage et aux différents rapports entre les divers acteurs de cette activité dans la Commune de Hiré qui favorisent les modes d’occupation des terres dans les exploitations aurifères.

Les deux hypothèses secondaires quant à elles se focalisent sur les divers rapports entre les acteurs des économies minière et agricole d’une part ; et d’autre part les représentations de l’exploitation de l’or chez les acteurs locaux qui favorisent et entretiennent le regain de vitalité de cette activité clandestine à Hiré.

 Au terme de notre étude,  il ressort que l’activité d’orpaillage est davantage pratiquée par des immigrants tant allochtones venus du Nord de la Côte d’Ivoire qu’allogènes ressortissants du Burkina, du Mali, du Niger et de la Guinée.

Ces principaux acteurs sont en général des analphabètes, plus vulnérables économiquement, dans une zone où les terres cultivables deviennent de plus en plus rares. Les exploitations aurifères comptent davantage d’orpailleurs occasionnels et l’ensemble des orpailleurs pratiquent, sous le regard silencieux des autorités administratives, en complicité avec les propriétaires terriens et les collecteurs de redevance la location des parcelles, mode d’accès à la terre prédominant dont les modalités pécuniaires varient d’un site à un autre.

Les orpailleurs s’adonnent en effet à cette activité clandestine en fonction des représentations qu’ils ont de l’orpaillage qu’ils considèrent comme synonyme de « l’argent rapide ». Les modes d’accès à la terre leur étant plus favorables, les orpailleurs préfèrent s’engager dans une telle activité malgré sa clandestinité.

En plus, la rentabilité économique de cette activité renforce davantage les attitudes des orpailleurs. Pour ces derniers, l’agriculture offre certes de meilleurs revenus mais la quotidienneté des revenus issus de l’extraction aurifère les captivent plus encore. Ils projettent l’arrêt de cette activité clandestine sans pour autant évoquer des raisons objectives ; ce qui tend donc à ne pas envisager un tel scénario pour les prochaines années.

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 Soulignons également que cette activité a des répercussions sur les plans économique, social, culturel et environnemental. D’abord, le développement anarchique du secteur aurifère influe sur le coût de la vie à Hiré, encore plus avec la présence de la compagnie minière industrielle LGL Equigold CI. En effet, les prix pratiqués semblent connaître une relative hausse. Ensuite, les communautés vivant à Hiré se reprochent au fil du temps les impacts négatifs de l’exploitation aurifère dans la zone, et les multiples conflits fonciers qui éclatent, sans cependant prendre autant l’ampleur d’une violente crise foncière. Ces impacts sont entre autres les pénuries relatives de denrées alimentaires sur le marché, l’insécurité grandissante, les tensions sociales entre paysans et orpailleurs du fait du creusage des filons qui outrepassent les limites requises. Enfin, il faut noter que l’orpaillage clandestin tant à détruire le potentiel agricole et fertilisant des sols à cause des nombreux puits et fosses non réhabilités après l’exploitation aurifère.

 Après sept années de crise, la Côte d’Ivoire commence à renouer avec les investisseurs extérieurs dont la compagnie minière LGL Equigold CI, qui exploite des gisements aurifères dans la zone de Hiré. Néanmoins l’activité clandestine à laquelle se livrent les orpailleurs pourrait freiner les actions économiques avantageuses dont pourraient profiter les populations de cette commune. De ce fait, cette activité mérite d’attirer davantage le regard des décideurs pour qu’elle soit freinée et d’être encadrée en vue de faire profiter les retombées à l’ensemble des populations et d’éviter une catastrophe alimentaire et écologique à Hiré.

L’économie minière, désormais l’un des piliers essentiels de l’économie ivoirienne, devrait apporter une amélioration dans les conditions de vie des populations de la Commune de Hiré, et non les inscrire sur le chemin d’une simple croissance économique éphémère mais plutôt dans une perspective de développement local durable. Ce travail de recherche pourrait nous permettre d’ouvrir une perspective nationale quant aux différents modes d’accès à la terre pratiqués dans les localités, où l’économie minière clandestine subsiste encore.

Hamed LASSI

Doctorant Chercheur en socio-anthropologie du développement économique et social

Analyste des questions foncières rurales et des questions de développement participatif

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